
Coup de cœur pour un chatbot
⏱ 4 min[vc_row][vc_column][vc_column_text]Dans le cadre de l’édition 2018 du challenge ATOS IT, trois étudiants de l’Institut national de sciences appliquées (INSA) de Lyon ont été récompensés en juillet dernier pour l’agent conversationnel qu’ils ont développé pour stimuler les malades d’Alzheimer et ralentir la progression de leur maladie. Ils ont su mettre à profit une large gamme de technologies pour créer un chatbot proactif avec reconnaissance faciale, jeux de mémoire, rappels d’agenda…
Ils se sont rencontrés l’an dernier : Saber Zerhoudi, Ayoub Rahoui et Mohamed Bouzaabia entrent alors en 4e année à l’INSA de Lyon dans le cadre de leur Master of Science, un double diplôme avec l’université de Passau, en Allemagne, qui les prépare à la recherche et développement (R&D). Saber, qui avait passé l’année précédente à Passau, avait entendu parler d’un concours organisé tous les ans par ATOS pour développer une solution IT. Ils décident de faire équipe et se lancent dans l’aventure.
C’est la septième édition de cette compétition. Chaque année, un thème est fixé : le droit à l’oubli en 2016, les blockchains en 2017, le machine learning et le développement durable pour 2019. En 2018, c’était chatbot et IA. Le challenge comporte 4 phases : soumission d’une idée avant fin novembre, sélection par ATOS de 20 projets début décembre (15 pour 2019), développement de l’application avant fin avril avec le soutien d’un coach d’ATOS, test des applications et choix des lauréats en mai, cérémonie de remise des prix en juillet.
Conditions pour candidater : être étudiant à l’université ou en école d’ingénieur et former une équipe de 2 à 4 étudiants. La sélection est rude : cette année, plus de 200 équipes provenant du monde entier se sont affrontées, soit plus de 650 étudiants issus de grandes écoles et d’universités d’Afrique, d’Asie, d’Europe ou d’Amérique du Nord. Sur les 20 projets retenus, trois lauréats sont primés et cette année, le jury a choisi de remettre également un prix spécial à un projet « coup de cœur » : celui de nos trois étudiants lyonnais.
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Les Lauréats
1er prix : université de Columbia (États-Unis).
La solution gagnante, appelée « BTM » (Behind The Meter) et développée par deux étudiants de l’université de Columbia – un Français et un Indien –, facilite la gestion de l’approvisionnement en électricité des objets connectés grâce à des technologies d’automatisation. L’utilisation de l’IA permet de gérer la consommation énergétique des appareils connectés en les synchronisant en temps réel avec les prix du marché, réduisant ainsi les coûts énergétiques et l’impact écologique.
2e prix : université d’État de Voronezh (Russie).
« Masterpiece », le chatbot créé par quatre étudiants russes, favorise les échanges dans le domaine de l’art. Il permet notamment de trouver de nouvelles expositions à visiter, de payer en ligne son entrée via une application, enfin il fournit toutes les informations nécessaires sur une œuvre grâce à la reconnaissance d’image.
3e prix : université du Texas, à Dallas (États-Unis).
Deux étudiants de l’université du Texas ont développé un chatbot, Electra, hébergé dans le Cloud, pour l’industrie des « utilities » afin de réduire les coûts d’exploitation du service client et de fournir une expérience client plus personnalisée.[/vc_cta][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_empty_space][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]« Nous avions choisi d’orienter notre projet en nous inspirant de la situation de ma grand-mère, malade d’Alzheimer, raconte Saber Zerhoudi, dans l’idée de créer un agent conversationnel qui aide à ralentir la progression de cette maladie incurable. » Baptisé ALZ-E, ce e-compagnon est adapté aux stades précoces de la maladie (les 4 premiers stades sur 7). Il doit pouvoir s’adapter au comportement de son utilisateur, engendrer la discussion, donner des consignes, proposer des activités, rappeler les prises de médicaments, les rendez-vous médicaux, etc. Il doit aussi permettre de partager avec ses proches, par exemple autour d’albums de photos automatiquement tagués.
Pour cela, les étudiants, coachés par Frédéric Oblé, responsable du département R&D HPV (High Processing Volume) d’ATOS Worldline, ont imaginé trois développements : une application mobile dédiée au patient, utilisable sur smartphone ou tout autre support ; une application partagée avec les membres de la famille et les aidants ; enfin un système permettant d’interagir avec la voix à la manière de Google Home. « À la fin du challenge, en avril, nous avions réussi à développer l’application patient, sur un corpus anglais, raconte Ayoub Rahoui. Worldline nous a proposé de poursuivre nos développements dans le cadre de notre stage de 4e année (4 mois), ce qui nous a permis d’entraîner l’application patient sur un corpus en français et de développer les 2 autres solutions. »
Concrètement, quelles technologies ont-ils utilisées ? « Principalement de la reconnaissance vocale en mode « speech-to-text »[transformation de la voix en texte, NDLR] ou l’inverse, et de la reconnaissance faciale, précise Mohamed Bouzaabia. Avec deux objectifs pour cette dernière : permettre au patient d’être facilement reconnu par son téléphone et l’aider à reconnaître les personnes dans les photos partagées. » « En nous inspirant de recherches en stimulation cognitive, ajoute Ayoub Rahoui, nous avons aussi utilisé la gamificationLa gamification est l’anglicisme de ludification. Il s’agit d’utiliser des mécanismes de jeu dans d’autres domaines, en particulier des sites web, des situations d’apprentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux. Son but est d’augmenter l’acceptabilité et l’usage de ces applications en s’appuyant sur la prédisposition humaine au jeu. pour stimuler la mémoire, et suivre l’évolution de la maladie via les scores enregistrés. »
« L’idée qu’apporte ALZ-E nous a immédiatement convaincus, souligne Joris Caloud, de Worldline, qui accompagne les étudiants pour les développements ultérieurs de leur solution. Elle associe les domaines de l’innovation et de la santé, que nous traitons au quotidien chez Worldline. Les services R&D travaillent en collaboration avec ceux de Santeos, notre centre d’expertise e-Santé, afin de développer des projets qui mettent, par exemple, l’IA au service de la médecine. Proposer un stage à ces étudiants et les accompagner avec des chercheurs en IA et des experts techniques et business nous semblait prometteur. Ce fut le cas. Les démonstrateurs développés sont aujourd’hui présentés au corps médical en France et à l’étranger, notamment en Espagne, pour avoir des retours extérieurs sur la solution. Cela mènera, nous l’espérons, à de nouveaux travaux en collaboration avec nos stagiaires.»
De leur côté, les trois étudiants se concentrent désormais sur la 5e année de leur cursus, particulièrement chargée, entre la France et l’Allemagne.« Pourquoi ne pas poursuivre avec Worldline dans le cadre de notre projet de fin d’études, qui peut se faire également en équipe ?», lance Saber Zerhoudi.
Isabelle Bellin
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